Albi, la cathédrale et le Palais de la Berbie
Chronologie
Technique
Dimensions
Statut administratif
Numéro d’inventaire
Cette œuvre de Jules Cavaillès représentant Albi et sa célèbre cathédrale depuis la terrasse d’un appartement a été réalisée pendant la guerre, en 1943, période pendant laquelle l’artiste était réfugié dans le Tarn. On distingue au loin les dragueuses en contre bas du Palais de la Berbie, prêtes à nettoyer le fond de la rivière. Sur la terrasse, il semble régner une atmosphère plutôt estivale avec un parasol et une chaise d’extérieur en fer forgé qui contraste avec la couleur de l’eau d’un beige peu engageant, comme pour rappeler l’époque trouble à laquelle l’œuvre a été réalisée.
La palette et la composition rappellent l’influence de Matisse dans l’œuvre de Cavaillès.
Dès 1940, Jules Cavaillès dont la réputation était largement faite et la carrière parisienne établie, choisit de venir s’installer à Albi lors de sa démobilisation, bien qu’il soit carmausin d’origine. Il décide en ces temps de guerre de faire travailler les artistes locaux autant qu’il le peut, afin que ces derniers puissent subvenir à leurs besoins et garder le moral. Avec l’aide de familles de collectionneurs et d’amateurs d’art albigeois, il se crée une émulation dans la ville où des dîners « artistiques » sont organisés chez les Daure permettant notamment les rencontres entre amateurs et artistes. Henri Gourc, (1889-1973) médecin et peintre participera à ces cercles, ainsi que le conservateur de l’époque du Musée Toulouse-Lautrec.
En dehors de ce rôle très important de promoteur artistique qu’il occupera pendant la guerre, redonnant un second souffle au musée Toulouse-Lautrec, Jules Cavaillès est aussi une grande figure de la Résistance, et son atelier deviendra le QG pour bon nombre d’artistes qui viennent s’y réfugier. Il emmènera dans cette aventure toute sa famille : sa femme et ses filles en effet participèrent activement aux différentes actions menées même jusqu’à être victimes de graves blessures.
Ce tableau a été présenté en 2015 au moment de l’exposition « Les artistes réfugiés dans le Tarn pendant la seconde guerre mondiale ».