Chapiteau des consuls
Artiste
Anonyme
Chronologie
Technique
Dimensions
Statut administratif
Numéro d’inventaire
Historique
En 1996, à l’occasion du réaménagement de la place des Consuls au cœur du vieux Lavaur, une opération de sondages archéologiques est effectuée.
La plus belle surprise de cette campagne de fouille reste incontestablement la découverte, en remploi dans un mur, d’un exceptionnel chapiteau rapidement déposé au musée, où il est devenu l’une des pièces phare de la collection.
Taillé dans une roche sédimentaire de type grés-calcaire, ses dimensions sont de 25 cm de haut, pour des côtés de 27 et 23 cm, ce qui l’inscrit presque dans un carré. Le tailloir est orné d’un rameau végétal sculpté qui court sur trois des quatre côtés. Ce détail et la présence d’une encoche sur le haut du chapiteau (trace d’agrafe métallique), laissent à croire que notre pièce est probablement l’un des éléments d’un chapiteau géminé, où deux corbeilles peut être identiques se faisaient face.
Ce chapiteau présente sur ses quatre côtés un même motif d’animaux fantastiques, fréquents dans le bestiaire médiéval. Aux angles, quatre griffons ailés, aux corps d’écailles et têtes de lions ou de chiens couronnés font saillie . Leurs larges ailes emplissent le bas de la corbeille et supportent des têtes étranges et chevelues. On note les pattes griffues sur l’astragale.
Ce chapiteau remarquable, présente, un peu comme au portail primitif de la cathédrale Saint Alain, la particularité de se placer dans une période charnière entre le roman et le gothique. Le bestiaire, incontestablement roman, est ici contrebalancé par la frise végétale du tailloir, qui l’incline plutôt vers le monde gothique et son penchant naturaliste. La pièce doit donc se situer quelque part dans le courant de la seconde moitié du XIIIe siècle. Sa provenance peut être religieuse (proximité de l’église Sainte-Croix) ou laïque, ces éléments décoratifs étant fréquents dans l’architecture civile – baies géminées – auquel cas le chapiteau peut avoir été celui d’une maison particulière ou peut être de l’un de ceux de la première maison consulaire de Lavaur.