Jean Eugène Omer Bepmale
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Jean Eugène Omer Bepmale est né à Saint-Gaudens en 1852. Il y est décédé le 9 novembre 1921.Il a durablement marqué le Comminges et sa cité natale de Saint-Gaudens, dont il a été maire durant 37 ans. Avocat et ardent républicain, il a participé en tant que député à l’élaboration de la loi de séparation des Eglise et de l’Etat dont il fut vice-président de la commission, en 1905. Il mis en place l’enseignement laïc à Saint-Gaudens. Il a également été sénateur de 1907 à 1920 et conseiller général.
Il a modernisé la configuration urbaine de la cité avec notamment la création du Boulevard qui porte son nom, face aux Pyrénées et le percement de la rue Voltaire. Bepmale a œuvré pour la modernisation de la cité : il a voulu rendre l’eau potable accessible à tous en dotant tous les quartiers de la ville de fontaines et d’ abreuvoirs. Sous sa mandature le gaz d’éclairage fut installé, l’hôpital et la Caisse d’épargne construits. Il mit en mit en place une foire aux chevaux et un concours pour l’élevage bovin afin de développer l’économie locale.
Surnommé l’Ours de la Montagne, il était en effet le fondateur du journal radical La Montagne, allusion au groupe politique né de la Révolution formé par Danton, Marat et Robespierre, et un passionné des Pyrénées. Il a réalisé en 1906 leur traversée d’est en ouest par une haute route après avoir parcouru pendant 20 ans toute la chaîne française et espagnole. Il en rapporta des carnets de route et des croquis. Il publia à la suite de sa traversée Toutes la chaîne de Banyuls à Saint-Jean-de-Luz en trente jours,(Pau Imprimerie Garet 1908) le premier topo – guide.
Bepmale ne recherchait pas les sommets, mais c’était un incroyable marcheur dont les étapes pouvaient atteindre 11 heures ! C’est un pyrénéiste dans le vrai sens du terme puisqu’il était enfant du pays. Il maniait aussi bien le français que l’occitan-gascon, et il tenait au nom exact des lieux dans cette langue et s’insurgeait contre les approximation de certaines transcriptions…
Jean Bepmale s’adonnait également à l’entomologie, passion partagée avec Louis Payrau, son ami. La collection de Jean Bepmale a malheureusement disparu mais il nous reste des clichés où il apparaît avec son filet-fauchoir, lui permettant la capture de ses spécimens.
En 1897, il acquit un appareil photographique 9 cm x 9 cm, petit et léger, qu’il put emmener en montagne. Il réalisa majoritairement des aristotypes, développés à la lumière du soleil et dont la coloration, sépia ou noir et blanc, variait avec le temps de pose.
Pionnier de la photographie dans la région, il a réalisé 12357 clichés listés et numérotés dans un répertoire miraculeusement retrouvé en 2005 dans le cabinet de travail de Louis Payrau, demeuré en l’état depuis son décès en 1944.
Bepmale a classé une partie de ses photographies en les fixant sur des cartes de la chambre des Députés, légendées et numérotées de sa main ! Il en a collé une autre partie dans de grands albums de 43 cm x 53 cm de 100 pages chacun. Cinq d’entre eux ont été acquis par la ville de Saint-Gaudens en 2003 et ont rejoint le fonds Bepmale du musée municipal. Visiblement Bepmale n’a pas achevé ce travail de mise en album de ses clichés, mais deux d’entre eux présentent les vues d’excursion après un en-tête précisant la date, les noms des participants, le temps de marche entre les étapes. Découpé dans une carte d’état major, le tracé du parcours est marqué à l’encre rouge. Nous sommes en 1911, il n’est plus question pour Bepmale de courses solitaires. Sa femme, ses enfants, son fils surtout, et ses amis l’accompagnent. Le groupe atteint parfois une douzaine de personnes.
Les photos de montagne prennent bien entendu une place importante dans cette collection mais Bepmale aime aussi fixer les autochtones, les monuments et les scènes de la vie quotidienne : marchés et foires, compétitions sportives et bien entendu ses proches. Ses prises de vue se caractérisent par leur côté vivant, peu « posé ».
© Marie-Laure Pellan