Théodore Richard : Portraits et Paysages

L’exposition réunit une cinquantaine d’œuvres de Théodore Richard (Millau 1782 – Toulouse 1859), de son élève et ami, Jacques-Raymond Brascassat (Bordeaux 1805 – Paris 1867) et de son maître Jean-Victor Bertin (Paris 1767 – Paris 1842).
Elle s’attache, à travers ces exemples, à retracer l’évolution de la peinture de paysage dans la première partie du XIXème siècle.

Ingénieur géomètre de formation, Théodore Richard profitait de ses moments perdus pour se livrer au dessin, souvent en extérieur. En 1823, il a abandonné l’administration pour se consacrer à la peinture. Il a ensuite exposé au Salon de 1827 à 1859. Très prolifique, il a produit plus de trois-cent-cinquante tableaux ; il s’intéressait notamment aux paysages pyrénéens qu’il a « réinventés » avec des accents classiques mais non sans éviter une certaine emphase.

En tant qu’élève de Jean-Victor Bertin, Théodore Richard est en effet l’héritier d’une tradition classique où le paysage est conçu avant tout comme un décor destiné à accueillir scènes historiques ou « pastorales ». Mais il s’est engagé dans une orientation naturaliste par sa volonté de « nommer » les lieux et de les décrire le plus fidèlement possible aussi bien dans la géographie que dans la végétation ou la faune. L’été, il avait l’habitude de prendre les eaux dans les Pyrénées qui devenaient à cette époque un lieu très prisé par une clientèle adepte du thermalisme. Les peintres toulousains « pyrénéistes » prenaient une part active dans le succès de cette mode en proposant aux curistes et aux touristes en mal d’émotion des œuvres empreintes d’un pittoresque parfois un peu artificiel correspondant au goût de leur clientèle. Il s’agissait pour eux de reconnaître les sites majeurs des Pyrénées dans une mise en scène les sublimant. Théodore Richard s’inscrivit dans cette veine avec un certain succès et une reconnaissance réelle, du moins au sein de la scène artistique toulousaine où il occupa une place importante.