Henri Marre
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Sébastien Marre (dit plus tard Henri) naît à Montauban le 24 janvier 1858. Fils d’un menuisier, il grandit au bord du Tarn et apprend le dessin chez les Frères, sans négliger de s’imprégner au musée de la leçon du grand
Ingres. L’école des Beaux-arts de Toulouse l’accueille de 1875 à 1878. Il y perfectionne son dessin avec J. de Lacger et la peinture au cours du maître Garipuy. Sur les bancs des Augustins, une bande d’amis se forme : Henri Martin, Paul Gervais, Antoine Bourdelle et Achille Laugé. En 1877 et 1878 Gervais, Martin et Marre se partagent les prix.
Le Montalbanais suit à Paris son ami Henri Martin. À l’école, il reçoit quelques mois les cours de Jean-Paul Laurens, avant finalement de rejoindre l’atelier d’Alexandre Cabanel où il étudie de 1880 à 1883. Le jeune homme entame ses premières participations au Salon des Artistes Français auquel il restera fidèle jusqu’en 1899. Portraits, tableaux d’histoire et sujets paysans, somme toute assez classiques, caractérisent la production des années 1880.
Peu à son aise à la capitale, Marre retourne au pays en 1883, à Saint-Maurice près de Lafrançaise d’abord, puis, à Montauban où il installe son atelier. Jamais à l’atelier, toujours par les chemins – ce dont se plaint souvent Henri Martin lors de ses fréquents passages par Montauban – le petit homme sec, yeux bleus et barbe pointue, promène partout son chevalet, à la recherche d’un site pittoresque ou d’une vieille ferme typique. C’est bien dans l’ivresse du plein-air que le peintre trouve définitivement sa manière et ses sujets. Son style un peu sec s’assouplit et sa touche devient vibrante. Les couples de vieux paysans s’évanouissent dans de mystérieux crépuscules, bientôt supplantés par de purs paysages où les pierres et les lauzes baignées de soleil contrastent sur des fonds verdoyants. Dans leur quête partagée du paysage, Henri Martin et Henri Marre seront les complices de bien des séances de travail sur le motif.
Cette nouvelle peinture séduit les acheteurs, et durant plus de 10 ans, de 1903 à 1914, Henri Marre expose ses paysages au Salon des Indépendants.
Sa situation à Montauban se stabilise en 1891, avec une nomination comme professeur de dessin artistique au cours Public municipal. Secondé par son neveu Jules Soureillan dès 1909, Henri Marre exerce cette fonction
jusqu’à sa retraite, en 1920, et y gagne le grade d’officier d’Académie (1901).
Le peintre se marie sur le tard, en 1910 avec Marie Castanié, sa cadette de 22 ans, qui enseigne la couture
à Toulouse. Leur fille unique, Jeannette Marre, exercera plus tard comme peintre sous le nom de Sébastienne
Marre.
Marre et Martin, très proches, ont connu une évolution similaire, passant ici d’un réalisme teinté de symbolisme au paysage pur. Cette recherche sur la couleur et la lumière, ils la prolongeront à Collioure où le Montalbanais entraînera son ami au début des années 20.
Paul Ruffié, « Autour d’Henri Martin, les Chemins du post-impressionnisme », catalogue d’exposition, musée du Pays vaurais, Lavaur, 2017.