Les instruments de musique
Hélicon
Cor d’harmonie
Saxophones
Tubas
Vielle à roue du Quercy
Le musée Calbet de Grisolles (82) compte dans ses collections quelques instruments de musique provenant majoritairement de l’ancienne harmonie locale : la Lyre grisollaise.
Les orchestres d’harmonie comportent des bois à la différence des fanfares. Ils voient le jour dès la Révolution française, mais ce n’est qu’au cours du XVIIIe siècle qu’ils se développent grâce à l’avènement de nouveaux instruments tels que la clarinette, la flûte traversière ou encore le saxophone, inventé par Adolphe Sax en 1846. Au début du XXe siècle, il y avait 42 Lyres musicales dans le Tarn-et-Garonne. Nombreuses d’entre elles ont développé en leur sein des écoles de musique afin de former de futurs musiciens aptes à rejoindre leurs rangs, et ont ainsi contribué à étoffer le maillage éducatif en France.
C’est le cas de la Lyre grisollaise dont les membres provenaient souvent de la même famille. Ainsi les plus anciens apprenaient gratuitement aux plus jeunes la musique, le soir après l’école. Deux générations se côtoyaient, les jeunes (15/17 ans) et les adultes. Même s’ils ne provenaient pas tous du même milieu social, leur goût commun pour la musique a conduit à la création de l’association musicale en 1869. Les membres étaient tous des musiciens amateurs ce qui ne les empêcha pas de connaitre un certain succès. Ils se produisaient principalement à l’occasion des défilés dans les rues, animaient des bals, des commémorations, jouaient pour des mariages et des enterrements. Mais c’est en remportant de nombreux concours musicaux que la Lyre grisollaise a acquis une certaine renommée. Parmi les plus prestigieux, ses membres ont remporté les premiers prix d’exécution des concours d’Albi en 1874, de Montauban en 1877, de Narbonne en 1870 et de Cahors en 1873.
À chaque victoire, ils accrochaient la médaille sur leur bannière. Également conservée par le musée Calbet, elle est en velours grenat ornée d’une lyre entourée de branches de laurier brodés au fil d’or. Ces attributs sont un hommage au poète mythologique Orphée en référence au mouvement Orphéonique qui voit le jour en 1833. Il s’agit d’un mouvement festif et musical de masse qui pouvait rassembler des milliers de choristes issus des classes moyennes ou populaires devant des dizaines de milliers d’auditeurs.
La Lyre grisollaise ne parviendra cependant jamais à atteindre une telle ampleur. Elle est dissoute en 1966 en raison d’un manque d’élèves. Le musée reçoit alors les instruments que la Lyre avait achetés en propre ainsi que leurs archives. Ces dernières se composent d’une centaine de partitions du XIXe et XXe siècle formant le répertoire de l’harmonie, allant du registre populaire à l’opéra, ainsi que des diplômes obtenus par l’orchestre. À noter également la présence d’une très belle copie manuscrite d’Amadis de Grèce, un opéra d’André Destouches de 1699.
Cette collection a fait l’objet d’une exposition au musée Calbet du 30 mai au 16 juin 2013.
En outre, le fond d’instruments de musique du musée comporte également une vielle à roue du Quercy reçu en don en 2000. Il s’agit d’un instrument à cordes très utilisé dans la musique folklorique.