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Fiche Œuvre

L’ivresse de Noë

L’ivresse de Noë © Tous droits réservés
Artiste

Juan Montero de Roxas

(1613 - 1683)
L’artiste
Chronologie
XVIIe siècle
Technique
huile sur toile
Dimensions
220,5 x 179,5 cm
Numéro d’inventaire
862.1.1
Collection
Beaux-arts
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Juan Montero de Roxas fait partie de l’Ecole Madrilène du Siècle d’Or. Il parait certain que l’artiste s’est rendu à Rome pour parfaire sa formation, chose courante à l’époque ; l’influence de Caravage dans ses oeuvres plaide pour une telle affirmation.
Ce tableau est construit selon des lignes obliques marquées (corps de Noé, diagonale de gauche à droite), et du point de vue chromatique au moyen d’une palette restreinte mettant en avant les tons chauds (ocres, terre d’ombre, rouge) en reléguant les tons froids au second plan (vert du vêtement porté par le personnage de dos). Cette construction habile, assortie à un éclairage modulé sur le corps nu du patriarche permet de diriger l’attention du spectateur sur l’essentiel de la composition où la gestuelle, quelque peu théâtrale, accentue l’action. La représentation du nu relativement rare dans la peinture espagnole du Siècle d’Or, ajoute à l’originalité de ce magnifique tableau à la portée symbolique importante. En effet la scène illustre un passage du livre de la Genèse dans la Bible (Genèse, 9, 20-27). Noé, le père de l’humanité nouvelle après le Déluge ainsi que de la première alliance avec Dieu, invente l’art de produire le vin. A la suite de cela, il s’enivre et ôte ses vêtements. L’un de ses fils, Cham, surprend son père dans sa nudité et avertit ses deux autres frères qui, par respect pour leur père, recouvrent son corps d’un manteau. A son réveil, Noé maudit Cham et toute sa descendance cananéenne. Le tableau représente de façon très vivante cet épisode. Cham montre du doigt son père étendu, la tête basculée en arrière, la bouche ouverte. Son visage juvénile et hilare contraste avec la robuste constitution du vieillard (Noé aurait vécu 950 ans). A l’arrière- plan les deux autres fils du patriarche s’apprêtent à recouvrir le corps dénudé. La peinture nous incite, outre ses qualités chromatiques et plastiques – on appréciera les raccourcis audacieux et l’excellente connaissance de l’anatomie humaine chez le peintre – a une double lecture. En effet il est aisé de se moquer des ivrognes. Toutefois la présence, aux côtés de Noé, d’une magnifique nature morte avec une grappe et une cruche d’où jaillit de l’eau pure remémore l’alliance avec Dieu qui accorde tous les bienfaits terrestres et célestes. L’aspect surdimensionné des grains de raisin n’est pas sans évoquer la récolte magnifique que font les éclaireurs de l’armée de Josué en pénétrant pour la première fois en Terre promise (Nombres 13,24). Par ailleurs cette représentation de la grappe de raisin symbolise dès le Moyen- Age l’Eucharistie en étroite relation avec la Crucifixion du Christ. Josué sera, en outre, celui qui triomphera des Cananéens accomplissant ainsi le châtiment des fils de Cham.

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