Jésus et la Samaritaine

Très apprécié de son vivant, Gervais Drouet est par la suite quelque peu tombé dans l’oubli. Il fut l’élève de Gervais Delabarre, le meilleur sculpteur de sa génération dans l’ouest de la France. Jésus et la Samaritaine est l’un de ses premiers travaux à Toulouse. Cette sculpture était destinée à orner un bénitier en pierre dans la chapelle Notre-Dame de Bonnes-Nouvelles, située dans le cloître de la basilique Saint-Sernin. Le choix iconographique s’accorde avec la fonction de cette œuvre : l’eau bénite était conservée dans une vasque ménagée dans le puits. La composition est totalement inspirée des peintures du Carrache ou de l’Albane, gravée par Carlo Maratta. Mais la facture, plus personnelle, est empreinte de beaucoup de grâce et de raffinement, qui se devinent encore dans le rendu des tissus, malheureusement très altérés par le temps. Dans cette œuvre s’exprime le génie d’un artiste, qui, bien qu’imprégné du baroque romain et disciple du Bernin, développa un art très personnel, à l’écart du centralisme royal et académique.

(c) Musée des Augustins, Charlotte Riou, Conservatrice des sculptures.