La Maja tournée vers la droite
Chronologie
Technique
Dimensions
Statut administratif
Numéro d’inventaire
Francisco Goya passa les quatre dernières années de sa vie, de 1824 à 1828, à Bordeaux dans un exil volontaire à la suite de l’intervention de la Sainte-Alliance en Espagne (1823) et de la réaction absolutiste qui s’ensuivit. Durant cet ultime séjour bordelais, Goya grave sept gravures dont trois sont tirées de dessins de l’Album H qui comporte 58 dessins connus (dont 29 au Musée du Prado). Les thèmes de ces derniers renouent en grande partie avec la veine des Caprices édités en 1799.
La Maja sur fond noir est ainsi dénommée par opposition avec une autre gravure très proche traitant le même sujet mais où le personnage féminin apparait sur un fond clair et tourné vers la gauche. La source commune de ces deux eaux-fortes est le dessin n° 22 de l’Album H conservé à Buenos-Aires dans la collection Santamarina. La posture cambrée du modèle, le détail de la robe et de la mantille ne laissent aucun doute sur la filiation entre le dessin et les deux eaux-fortes.
La Maja sur fond noir est exécutée sur un arrière plan en aquatinte de la meilleure qualité alors que le travail à la pointe sèche s’exerce sur le personnage et en particulier la mantille et le caraco. Il faut insister sur la grande rareté de cette planche qui n’a été publiée qu’à une seule occasion, en 1859 à Madrid et à un tirage réduit (moins de 100 exemplaires). Cette planche se trouve à la Biblioteca Nacional de Madrid, au Musée du Prado et dans la collection Philip Hofer de Cambridge (Massachussetts).
Jean-Louis AUGÉ,Conservateur en Chef des Musées Goya et Jaurès, 2008