Couple en conversation devant la ferme
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Numéro d’inventaire
Au cours des années 1890, même s’il est fortement attiré par le courant symboliste, Henri Martin commence à représenter des paysans. En 1897, Temps gris est une étude de petite paysanne en plein air par temps gris où la sensation de la nature vraie jointe à l’habileté de l’exécution est « la formule d’un art très réaliste en même temps la synthèse d’un art très idéaliste » (Jean de l’Hers, L’Art méridional, 1897). Cette « formule » elle-même est assez heureuse et tendrait effectivement à prouver combien il s’agit pour l’artiste d’une période de transition, puisqu’il réussit le paradoxe d’être à la fois réaliste et idéaliste ! Le critique ajoute que Courbet pensait avoir seul combiné ces éléments mais qu’ « il n’avait pas prévu Millet et Henri Martin ». Malgré l’outrance du compliment, la comparaison avec Millet peut être retenue car c’est certainement à cette époque que l’atmosphère des tableaux d’Henri Martin a du se rapprocher le plus de celle du peintre de L’Angélus. Il se dégage de cette œuvre à la fois une grande quiétude et une sorte de mélancolie : le couple, assis sur des chaises basses, têtes basses, semble plutôt goûter quelques instants de répit après une dure journée qu’être dans une intense conversation. Le soir s’avance, le ciel rosit et les derniers feux du soleil illuminent de touches orangées les feuilles de l’arbre qui se dresse à l’arrière de la ferme.
Ancienne collection Paul Riff, oeuvre acquise avec l’aide du FRAM, du Fonds du Patrimoine, du Conseil Général du Lot et de l’Opération Mécénat.