Les Trois Muses
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Numéro d’inventaire
Henri Martin a adhéré au cercle des Rose-Croix, fondé par Joséphin Péladan qui se faisait appeler « Sâr ». Selon son fondateur, ce tiers ordre d’intellectuels militants devait arracher l’art actuel à ses misérables errements, l’ennoblir, le ramener au culte du beau idéal. « Il s’agit d’une manifestation de l’art contre les arts, de l’idéal contre le laid, du rêve contre le réel, du passé contre le présent infâme ». Le premier Salon qu’il organise en 1891 est, selon ses mots, « un temple dédié à Dieu avec les chef-d’œuvre pour dogme et pour saints les génies. Ce salon ne continue pas la rue, ni la campagne, et on ne connaît pas ces ciels et on ignore ces visages ; les hommes qu’on voit sont des héros, des hiérophantes, des demi-dieux, les femmes des fées, des princesses, des saintes »… Si Henri Martin peuple ses tableaux de telles figures, il les place cependant très souvent dans des paysages tout à fait réalistes, évoquant les douceurs du midi toulousain. Ici, alors que le soleil s’est couché et que seuls deux nuages roses reflètent encore ses derniers rayons, trois jeunes femmes, habillées respectivement de jaune, de bleu et de rouge, errent pensivement, muses cherchant elles-mêmes l’inspiration.
Ancienne collection Paul Riff, oeuvre acquise avec l’aide du FRAM, du Fonds du Patrimoine, du Conseil Général du Lot et de l’Opération Mécénat.