Poétesses au bord d’un lac, étude pour Apollon et les Muses
Chronologie
Technique
Dimensions
Numéro d’inventaire
On peut s’interroger sur les raisons qui ont poussé Henri Martin à choisir un thème assez démodé et sans doute très éloigné des préoccupations socio-économiques de l’époque pour décorer le rez-de-chaussée de la Chambre de Commerce de Béziers. Claude Juskiewenski n’est pas tendre avec l’Apollon et les Muses qui, sur trois panneaux totalisant sept mètres de long, déroule un bois de pins jonché d’aiguilles rousses s’étirant sous une lumière parcimonieuse : « Au centre, Apollon tente de s’élever dans les airs ; la cape marron qui cache en partie sa molle anatomie ne lui est d’aucun secours, ni la lyre qu’il brandit, ni l’auréole qui cerne sa chevelure rousse. Et pourtant les huit muses ici présentes sont hypnotisées ! Trois sont agenouillées sur sa droite comme pour une séance de gymnastique : l’une se cache la tête dans les mains, l’autre a les bras ballants de stupeur, quant à la troisième, elle préfère joindre ses mains rougeaudes. Le groupe opposé présente une plus grande variété dans les attitudes et un certain rythme dans la pyramide que composent leurs corps. Une impression de soumission totale se dégage de tous ces visages ». Il est peut-être vain de diviser l’ensemble des œuvres d’Henri Martin en périodes tranchées sans communication entre elles : diverses tendances coexistent en lui, des thèmes et des centres d’intérêt longtemps inutilisés ressurgissent après une période de latence. Ainsi, muses et lyres de la période symboliste font ici leur réapparition.
Extrait du catalogue d’exposition Henri Martin, Du rêve au quotidien, 2008.