Odalisque after Ingres
Chronologie
Technique
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Numéro d’inventaire
Son travail porte sur la conception que l’Occident peut avoir de la femme asiatique et de la femme « exotique », sur les notions d’identité, d’héritage culturel, sur le sentiment d’altérité qu’elle éprouve, sur le corps de cet « autre » et le regard que l’on y pose, sur l’impérialisme de la culture occidentale dominante qui, aux yeux de l’artiste, a insidieusement instauré des fantasmes et visions stéréotypées qu’elle déplore et contre lesquels elle souhaite lutter. Son Odalisque fait partie d’une série de photographies dans laquelle Julie An se met en scène non pas à titre personnel mais en tant que femme et asiatique et américaine. Plus critiques encore que sensuelles, ses représentations empruntent sciemment à l’imagerie érotique, ses codes et l’artifice de ses ressorts. Jouant tant sur l’idée de voyeurisme que sur celle d’exhibitionnisme, l’artiste entend élaborer des pièges visuels à l’intention de la gent masculine occidentale. Son ambition est de contrarier le plaisir que cette dernière devrait tirer des visions qu’elle propose. Quel meilleur électrochoc, pour sa cible, que de parodier sur le mode subversif un des chefs-d’œuvre de l’art européen, imposant sa peau mate, ses yeux bridés, sa chevelure de geisha et une grotesque prothèse en plastique en lieu et place de l’Odalisque du Louvre ?