La Halte forcée
Chronologie
Technique
Dimensions
Statut administratif
Numéro d’inventaire
Après avoir travaillé quelques sept années sous la direction de Paul Delaroche, Alexandre Antigna expose dès 1841 au Salon et appartient à ce que la presse républicaine contemporaine appelle « l’école des peintres du peuple ». Il fait aux prolétaires les honneurs de sa toile en peignant les drames de la vie du pauvre et enthousiasme d’autant plus les républicains qu’il suscite en même temps un véritable désir de venir en aide aux malheureux. Dans ses tableaux principaux, Antigna, vivement préoccupé par la question sociale, incarne à lui seul un peu de l’esprit de la révolution de 1848.
La Halte forcée, en décrivant une misérable carriole attelée d’un cheval plus misérable encore et succombant de fatigue et de froid, aborde les problèmes du chômage, de l’exode rural, tous ces bouleversements sociaux induits par la révolution industrielle et le machinisme. Le réalisme d’Antigna, renforcé par la vérité des couleurs proches du monochrome, intensifie encore le sentiment du tragique, ose jusqu’à la mise en accusation de la fatalité présente et incarne le refus de toute résignation.
Présentée à l’exposition de Toulouse en 1858, l’œuvre est acquise par la ville.
© Musée des Augustins, Victor Hundsbuckler.