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Fiche Œuvre

Portrait de Prosper Estieu, deuxième esquisse

Paul Sibra Prosper Estieu © Tous droits réservés
Artiste

Paul Sibra

(10 septembre 1889 Castelnaudary - 1951)
L’artiste
Chronologie
1926
Technique
huile sur toile
Dimensions
55 x 65 cm
Statut administratif
Don Trinquelle
Numéro d’inventaire
19.6.272
Collection
Fonds Sibra
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La période 1927-1937 est celle des grands portraits. Paul Sibra, à l’image des frère Laurens, trouve dans cet art difficile l’occasion d’un renouveau. Le portrait est aussi pour lui l’occasion de produire un discours autour de ses propres aspirations, et notamment de sa fibre occitane. Le genre sera d’ailleurs assez peu pratiqué en dehors du champ des figures du Midi. les portraits à l’huile de proches ou de parents restent en effet assez rares.

Sibra, qui a été initié au mouvement félibrige par son grand-père Joseph Dupuy, fréquente beaucoup à Castelnaudary Joseph Salvat, le défenseur de la langue occitane. En 1927, Joseph Salvat et le poète écrivain Prosper Estieu (Fendeille, 1860-Pamiers, 1939) fondent ensemble à Castelnaudary le collège d’Occitanie, auquel Paul Sibra adhère en élève assidu. En représentation d’un petit groupe d’admirateurs, l’abbé Salvat propose en 1926 à Sibra la réalisation d’un portrait de Prosper Estieu.  Le peintre, qui a connu bachelier Estieu à l’occasion d’une félibrée, relit son oeuvre entière et s’enthousiasme de sa Canson occitana.  Les deux hommes se rencontrent à Castelnaudary. Face au « petit vieillard », le peintre conclut très vite : « tant pis pour la réalité, c’est mon souvenir que je fixerai sur la toile. C’est le poète que je veux peindre, un poète qui ne vieillit pas ». Sibra surprend l’homme dans et sa grande pèlerine dans ses promenades quotidiennes autour du grand bassin de Castelnaudary; c’est dans cet accoutrement qu’il le représentera. Suivent une quinzaine de jours de pose chez le poète. Les études du « modèle exécrable, qui ne sait pas poser » se succèdent ; l’une d’elles, plus souriante est offerte à Estieu. L’artiste imagine très tôt un « portrait calme et puissant » et commence une première esquisse où le poète, de profil, se détache sur une plaine lauragaise animée de moulins. Le retour vers la Canson le ramène vite vers d’autres décors, et c’est finalement l’image du sage agenouillé en avant du pog de Montségur qui s’impose.  Trois jours de camping avec son jeune cousin Max Ferrié autour du village de Montferrier fournissent le matériau des études nécessaires du site. La pose choisie pour le poète, les mains croisées sur un bâton noueux, est celle de la « sentinelle vivante du Midi vaincu », du gardien et du défenseur.

La silhouette massive du premier plan doit faire contrepoint au pic lointain, créant ainsi deux pyramides tronquées. Le tableau définitif est peint durant l’été 1926 à Rhodes, et présenté seul au Salon parisien au printemps suivant sous le titre Le Félibre Prosper Estieu à Montségur.  Succès de presse, notamment régional, la toile-ou sa réplique- sera offerte par le peintre à l’été 1938 au musée occitan en cours de constitution au château de l’Empéri, à Salon-de-Provence, sur la sollicitation de son conservateur, Louis-Denis Valvérane.

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