Vue de Laurac

Une série particulière de paysages tient en haleine le peintre durant près de 15 ans. Ce projet informel, parfois nommé par l’auteur « Portraits de villages » devait faire l’objet d’une exposition d’ensemble jamais finalisée. Une correspondance du 8 mars 1938 signale :  » je fais en ce moment une série de peintures représentant les villages de chez nous. Je l’intitulerai Aude et Lauragais. J’en prévois une exposition d’ensemble ».  L’idée de poser un regard particulier, presque amoureux, sur certains villages fréquentés et aimés n’étonne pas beaucoup chez lui ; le parti pris d’une personnification de petits morceaux de Lauragais, devenus modèles le temps d’une pose, amuse davantage. Il dit aussi quelque chose de nouveau, comme un déplacement de perspective et une re-hiérarchisation des genres.

La série participe aussi de l’édification d’un petit panthéon personnel. Le premier village élu est Laurac, site éponyme du Laugagais (vers 1932-1933). Suivent approximativement Le Mas-Saintes-Puelles (1939), Issel (vers 1940), Lagrasse et Vue de Gruissan (1941), Saissac, Montolieu et Saint-Martin-le-Vieil (1942).